L’Eglise vit de ses racines

Peu à peu, à la suite du Concile Vatican II, l’Eglise, sans rien perdre de son originalité, prend conscience qu’elle est d’autant plus verdoyante qu’elle vit de sa racine juive. La pérennité du peuple juif n’entraîne pas seulement pour l’Eglise un problème de relation extérieure à améliorer, mais également un problème intérieur qui touche à sa propre définition. Cette relation, qui ne peut être vécu que comme une tension sereine, n’est-elle pas l’un des éléments du dynamisme de l’histoire du salut ? Comme dans la parabole, elle rappelle qu’aucun des deux fils ne peut s’emparer de la totalité de l’héritage : chacun est pour l’autre, sans jalousie, témoin de la gratuité de la miséricorde du Père…
Mais ceux qui prônent le dialogue entre les fils d’Abraham n’ont pas moins raison pour autant. La réflexion proposée ici sur les racines juives du christianisme veut rappeler l’élection du peuple d’Israël et la condescendance de Dieu. Elle n’innove pas, mais s’inscrit dans une longue tradition car Origène, au IIIème siècle, connaissait déjà la lecture juive du Cantique des cantiques, et Jérôme, au siècle suivant, dialoguait avec Rabbi Bar Hanina de Bethléem. Si ignorer les Ecritures, c’est ignorer le Christ, ignorer les racines juives du christianisme, c’est exposer à la tentation de Marcion qui opposait le Dieu du premier Testament à celui du nouveau. L’Eglise vit de ses racines.
Extrait de l’introduction du livre Les racines juives du Christianisme de Frédéric Manns 2006

Intercessions

R. Amen, amen, béni soit le Dieu d’Israël !

1. Père très aimant, Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, Toi qui as pleuré la violence entre Caïn et Abel, nous te prions pour la paix en Terre Sainte, cette terre où tu as choisi de venir nous rejoindre dans notre humanité.

2. Père très aimant, Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, Toi qui as rendu possible la réconciliation entre Joseph et ses frères, pour tout mépris à l’égard de ton peuple Israël, pardonne-nous. (silence). Nous te prions, Père, de faire grandir la fraternité entre le peuple juif et les nations.

3. Père très aimant, Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, Toi qui as fait sortir Israël de l’Égypte et lui as rendu la liberté, donne ta joie au peuple juif et garde le fidèle à ton Alliance.

4. Père très aimant, Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, Toi qui as uni les douze tribus d’Israël autour de la Torah, donne la paix aux juifs croyants en Jésus.

5. Père très aimant, Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, Toi qui as envoyé ton Fils Jésus pour nous sauver, fais reposer ta bénédiction sur les chrétiens qui sont d’origine juive.

6. Père très aimant, Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, Père de Jésus Christ, rassemble dans l’unité toutes les Églises chrétiennes

7. Père très aimant, Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, Tu as donné au peuple juif la promesse de la venue du Messie, Tu as donné à l’Église l’attente du retour de ton fils. Dans l’Esprit Saint, nous disons avec toute l’Église : « Maranatha, viens Seigneur ! »