Allez toujours en avant,
distribuez largement la miséricorde du Père !
Par Père Martin Marcin, ccn
Ce challenge du pape François adressé à la communauté, nous l’avons accepté aussi chez nous, a Mistów. D’abord nous avons demandé à l‘Esprit Saint de nous montrer, quelles sont les priorités, quel est son projet pour notre paroisse et pour chacun de nous en ce temps du confinement, et de pandémie. Pour les réponses il ne nous a pas fallu attendre longtemps 😊
Service à l’hôpital
Le début était banal – un ami de la paroisse nous a demandé de visiter quelqu’un de sa famille admis à l’hôpital local, à cause du Covid19. Nous avons alors découvert un grand désert : dans cet hôpital réservé aux personnes atteintes par la Covid19, il n’y avait pas d’aumônier depuis mars, alors que la soif des patients était énorme ! En voyant le prêtre qui passait, les gens, souvent incapable de parler à cause de masques de l’oxygène, faisait des signes, ils voulaient recevoir le sacrement de la réconciliation, l’onction des malades, la communion… Après le feu vert du directeur de l’hôpital, Marcin, cure de notre paroisse, a commencé les visites régulières. Ça fait bientôt trois mois, que cet hôpital de 130 lits est devenu une sorte de nouvelle paroisse et surtout le lieu où il faut amener l’amour, la tendresse et la miséricorde de Dieu. Ce qui est très beau, c’est que même si ce n’est que Marcin qui physiquement visite les malades, c’est toute la paroisse de Mistów qui d’une manière ou d’une autre, participe dans cette mission ; il y a ceux qui prient pour les malades, plusieurs écrivent les lettres avec des paroles d’espérance et de consolation. Même les enfants font de beaux dessins pour les malades. Certains écrivent aussi leur numéro de téléphone, au cas où la solitude serait trop pesante… Une de plus belles lettres étaient celle d’une jeune fille de 17 ans. Nous ne savons pas bien ce qu’elle a écrit, mais sachant que c’est une jeune qui aime beaucoup le Seigneur nous avons décidé de donner son enveloppe à une femme atteinte de Covid alors qu’elle était en cinquième mois de grossesse. Elle, qui tremblait non seulement pour sa propre vie mais aussi celle de son enfant, étaient profondément touchée par cette jeune qui la porte dans la prière, alors qu’elles ne se connaissent pas ! Il y a aussi ceux qui veillent sur les besoins matériels, comme les savons, les rasoirs, pour ceux qui n’ont pas des familles à proximité de l’hôpital.

« J’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire… » Mt 25
Être proche de ce qui sont seuls
Une deuxième chose que l’Esprit Saint nous a mis dans le cœur c’est de prendre soin de ceux qui sont seuls. Sur notre paroisse il y a plusieurs personnes âgées ou malades qui vivent seuls. Avec l’aide du madame la maire nous avons repéré ces personnes et les visitons régulièrement. Certain sont assez pauvres, d’autres – non. Nos visites sont simples – on s’assure si les personnes ne manquent pas du nécessaire, on partage un café, on se donne de nouvelles… et la journée particulièrement longue lorsqu’on est seul, devient un peu ensoleille. Petit clin d’œil du Seigneur c’était la première visite chez une dame âgée, assez pauvre, qui justement étaient en train de prier en demandant au Seigneur de lui envoyer un ange. En fait elle aurait du avoir une visite dans l’hôpital et cherchait quelqu’un qui pourrait la conduire jusqu’au Varsovie. Donc le lendemain nous avons passé une journée ensemble 😊.
Aller à la rencontre
L’Esprit Saint nous pousse à aller vers les autres. Parfois il suffit de profiter des occasions. Une de ces occasions était une tradition polonaise : avant le repas de la veille de Noel, le 24 décembre, on échange les vœux en partageant du pain azyme – opłatek. Pendant le temps de l’Avant nous avons distribué l’opłatek a toutes les familles de notre paroisse en faisant du porte à porte. C’était une occasion pour des rencontres très sympathique, même si la majorité s’est déroulé à l’extérieur, au portail. Les familles qui le désiraient, nous invitaient à prendre un gouter avec eux. Pour plusieurs c’était le premier contact avec nous depuis longtemps. Ils partageaient leurs joies, mais aussi leurs souffrances de ne pas pouvoir participer aux messes et aux activités paroissiales à cause des réglementations sanitaires.
Ne pas oublier les pauvres !
Depuis plusieurs années nous invitons les personnes seuls et pauvres de prendre le repas de la veille de Noel avec nous au presbytère. Puisque cette année cela n’était pas possible, nous sommes partis visiter ces personnes chez eux. Avec l’aide de la mairie nous avons confectionné des colis de Noel (avec la nourriture, vêtements, cadeaux…) que nous avons distribué le 24 décembre. Le but n’était pas seulement de donner les choses matérielles, mais aussi de passer du temps, même court, souhaiter joyeux Noel, être avec !
P. Martin

FOI 67 – Janvier 2021